Yom Hashoah – Mes frères inconnus

Une des nos élèves en classe de 3e, Rebecca B., a écrit un très beau texte à la mémoire des victimes de la Shoah.

Mes frères inconnus

Ce matin je n’ai le cœur à rien.

Car lorsque j’essaie de penser, c’est un peuple entier qui me retient

Ce gouffre immense, cette cicatrice béante creusée par les seuls mots « juif » et « aryens ».

Mais qu’aujourd’hui je ne parviens qu’à exprimer en rimes et en alexandrins

Ce sont ces plaques du souvenir à chaque coin de rue .

Ces témoignages glaçants, qu’enfant, je n’aurais peut-être jamais crus

Ou peut-être est-ce la culpabilité de sentir ce que mes frères ne pourront jamais ressentir ?

Le ciel compte six millions d’étoiles plus vivantes que je ne pourrais jamais le décrire.

Ce sont elles qui essuieront les larmes ruisselant aux bords de nos yeux.

Accompagnées d’Hachem, elles feront de nous les êtres les plus heureux.

Les camps de la mort comme toutes les discriminations n’ont su entraîner notre perdition.

Au dépit de cette haine saisissant toutes les nations, protéger notre héritage reste notre mission

Car le futur ne se résume pas à un numéro gravé ou à une étoile dorée

C’est avant tout un sentier que nous nous devons d’explorer.

En laissant le temps d’une journée, nos différends de côté :

Pour retourner tous ensemble dans un passé où nous ne pouvions célébrer notre liberté.

Parce que que l’on soit d’hier ou de demain, aujourd’hui nous existons main dans la main

La haine ne disparaitra pas le jour prochain car comme Simone Veil le disait si bien :

« Nous ne sommes jamais sortis de la Shoah, nous vivons dans la Shoah ».

Et peut-être qu’effectivement, le monde souhaitait faire taire nos voix.